La surjeteuse Singer

surjeteuse singer Lili the banyan tree

Singer m’a contacté pour tester une machine de mon choix. J’ai sauté sur l’occasion pour essayer une sujeteuse, LA machine qui peut faire rêver n’importe quelle mordue de couture. 

J’ai donc profité de cette opportunité pour me coudre une flopée de projets en jersey (4 tee shirts plantain, dont un qui n’esr pas encore sur le blog), de quoi refaire ma garde robe de basiques, le temps que fasse le pas et investisse dans une surjeteuse.

Pour les débutantes qui passent par là, je rappelle qu’une surjeteuse permet de faire une couture élastique à 3 ou 4 fils, tout en coupant les bords du tissus pour des finitions impeccables. Idéal donc pour du jersey. Le problème récurrent avec ce genre de machine, c’est qu’il faut donc enfiler plusieurs fils et que ça en effraye plus d’une. Sans parler du prix, qui est plus élevé qu’une machine à coudre.

Il y a 3 catégories de surjeteuses, que l’on peut classer en fonction de leur prix :

– Celles que l’on trouve chez liddl ou Aldi, en vente éphémère, mais qui revient au moins une fois par an. Pour 140 euros, vous aurez une surjeteuse “By Pfaff“, une machine spécialement faite pour ce genre de magasin. Une entrée de gamme, mais c’est quitte ou double, certaines en sont ravies, et d’autres n’arrivent même pas à les faire marcher. Apparemment pas de pièces de rechange disponibles (pour les couteaux notamment).

– Celles de chez Pfaff, Singer, Brother, Janôme, Juki, Bernina, Elna, Husqsvarna et j’en passe, dont les prix varient entre 500 et 900 euros en gros, ou l’on a au moins un service après vente assuré en cas de pépin.

LA Babylock imaginé, celle qui fait rêver tout le monde pour la modique somme de… 1200 euros. Clairement pas un achat compusif, mais un investissement sur du long terme.

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Aux yeux des couturières françaises, Singer n’a pas trop la côte.

(ouh je sens qu’il vont être contents de m’avoir demandé mon avis). En ce qui concerne leurs machines à coudre, les anciennes des années 70/80 sont des perles rares que l’on peut d’ailleurs trouver en fouinant sur le bon bon coin ou eBay. Ce sont des valeurs sûres, du solide. Mais en ce qui concerne les modèles de ces 20 dernières années (30 même !), les avis sont vraiment mitigés, pour ne pas dire mauvais. Non, n’allez pas regarder la catégorie  “avis des clients” si vous souhaitez en acquérir une, ça fait un peu peur. Je peux comprendre qu’il y ait des gens mécontents de temps en temps mais là, c’est systématique.

Je suppose que ça s’explique, car les retours insatisfaits sont le plus souvent faits sur les machines d’entrée de gamme, qui n’existaient sûrement pas à l’époque. Certaines pièces sont en plastique et font donc baisser le prix de la machine, et donc la qualité, logique.

Je suis allée sur le stand Singer l’année dernière au salon création et savoir faire et les machines exposées mangeaient les épaisseurs de tissus sans broncher. Donc bon, ils savent toujours faire des machines solides, je pense qu’il faut juste éviter les modèles qui coutent moins de 400 euros. La qualité a un prix…

Pour vous raconter un peu ma vie (j’ai droit non? Allez… un tout petit peu) J’ai eu à mes débuts une machine Singer.  Mon cadeau de Noël 2011, et je me suis vite arraché les cheveux avec. Je n’ai pas pu finir ma veste Cersei, qui est resté sur mon plan de travail pendant deux gros mois. J’ai cru que le problème venait de moi.  Et je me suis finalement équipée d’une Brother qui marche du tonnerre, et m’a fait comprendre que la machine joue vraiment sur la qualité de la couture.

En y regardant de plus près maintenant, j’avais une Singer tradition qui coûte aujourd’hui moins de 200 euros. Quand on demande l’avis aux vendeurs de boutiques de machines, ils nous disent simplement que ces machines sont faites pour la couturière occasionnelle,  pour une utilisation de quelques heures par an. (pour faire l’ourlet d’un rideau par exemple). J’essayais de coudre un manteau en lainage, et j’ai du y passer une cinquantaine d’heures en moins d’un mois. Forcément, il y a un problème.

Peut être que certaines couturières restent des années avec leur machine bon marché et qu’elles en sont contentes. Ce sont peut être parce qu’elles se cousent des fringues en coton, en liberty, qui n’ont pas besoin de pousser leur machine à sa limite. Tant mieux ! Ce genre de machine a forcément sa cible, et si vous en faites partie, vous n’aurez pas beaucoup à investir au départ. Il faut juste être conscient que ces machines atteignent vite leurs limites.

La surjeteuse que j’ai choisi ( La heavy Duty 14HD854, by the way) est bien lourde, on voit tout de suite qu’elle est solide. Même au bruit, on sent que la machine va être efficace.

Du coup, essayer cette surjeteuse,  c’était un bon moyen pour me réconcilier avec Singer.

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On commence par les points négatifs ?

– La vitesse est très difficile à gérer. (et d’ailleurs c’est ce que je reprochais à ma machine à coudre). A la moindre petite pression sur la pédale, la machine part au quart de tour. C’est donc assez compliqué si l’on est pas sur de soi.

– La machine est livrée avec des accessoires. Le petit pinceau pour enlever les fibres de tissu est si petit que ça en est ridicule.

– Il n’y a pas de système automatique pour enfiler les aiguilles. Je ne suis pas allée voir si les autres surjeteuses de la même gamme en avaient, mais c’est ce genre de détail qui fait pencher vers l’investissement pour une Babylock.

– La machine est à vendre 599 euros sur le site officiel de Singer. Mais en cherchant ailleurs, on la trouve à 398 euros. La même hein, même référence, neuve, avec garantie. (ici par exemple).  Ca existe les machines tombées du camion??

Et le meilleur pour la fin, les points positifs :

– La machine est toute petite !! Je n’en revenais pas en la sortant de la boite, j’avais libéré la moitié de mon plan de travail alors qu’elle prend moins de place que ma machine à coudre.

– Il y a une molette  pour modifier le double entraînement du tissu. Je n’ai pas eu à l’utiliser mais ça peut vraiment être très pratique lorsqu’on coud des grosses épaisseurs de tissu ou des tissus qui ont un glissé différent. (c’est ce qu’ils appellent le différentiel).

– Il y a des ventouses sous la machine, mine de rien, c’est rassurant de savoir que la machine va bien rester en place.

– L’enfilage des fils n’est pas si compliqué que ça, il y a même un schéma sur la machine, ce qui évite de ressortir le mode d’emploi à chaque fois.

– J’ai cousu jusqu’à 8 épaisseurs de jean, la surjeteuse ne bronche pas. J’ai testé aussi du tissu doudou très épais, avec plein de poils, aucun souci.

Au final, j’en suis très contente, la machine est solide et la prise en main est rapide. Pour l’instant ce n’est pas le moment mais je compte bien m’équiper d’une surjeteuse quand le temps sera venu !